lexique de la capoeira
Ce lexique apporte quelques précisions brèves à qui le veut bien sur l'univers de la capoeira, le lexique de la capoeira est bien plus vaste et explicite
Abadá
Pantalon porté par les Capoeiristes. Il est généralement souple et blanc mais, de nos jours, on en peut trouver des colorés et sérigraphiés du logo de l'école qui l'utilise. C'est aussi l'acronyme d'un célèbre groupe de capoeira.
Acrobacia
(Acrobatie). Toutes rotations aériennes (salto, vrille, roue sans les mains...) Cependant en capoeira sont considérés comme acrobaties tous mouvements spectaculaires difficiles à réaliser faisant appel à la souplesse, l'équilibre, l'agilité.
Agogô
Appelé aussi gongué. Instrument de percussion en bois mais que l'on retrouve aussi en métal plus communément dans les rites Candomblé . Il se compose d'au moins deux cloches. Son nom vient de akokô en langue Nagô, qui désigne l'horloge ou le temps : un instrument qui sert initialement à marquer le tempo.
Aluno
(élève). Quelqu'un qui vient recevoir un enseignement.
Angola
(République d'Angola). Pays lusophone situé au sud-ouest de l'Afrique, à la limite du Congo, de la Namibie et de la Zambie. Une grande partie des esclaves déportés au Brésil provenaient d'Afrique et surtout d'Angola. C'est aussi le nom que porte un style de capoeira qui est proche des traditions, et de la culture Afro-brésilienne. Un 'angolano' est un habitant de l'Angola (angolais).
Angoleiro
Praticant de capoeira de style Angola.
Apelido
(Surnom). Traditionnellement, lors du batizado (baptême), le nouveau capoeiriste se voit recevoir un surnom par le Mestre. Cependant, en fonction de l'école de capoeira l'apelido peut être donné à tout moment et est une pratique très courante depuis très longtemps. Les capoeiristes utilisaient un apelido pour brouiller les pistes de la police qui traquaient ceux ci et ne réussissaient pas du coup à les identifier sous leurs pseudonymes. L'apelido peut être lié au style de jeu du capoeiriste, à un trait de caractère ou physique ou une simple anecdote de la vie qui aurait marqué ou interpellé le Mestre.
Armada
(Armée, marine). coup de pied circulaire prenant son élan d'une rotation du corps. Son nom serait sans doute dû au fait qu'il soit armé, c'est à dire préparé mais aussi parceque pendant un court instant le capoeiriste donne son dos à celui qui est avec lui dans la roda et celui ci peut préparer une ARMADilha (qui signifie piège) en transformant son armada en pisão par exemple.
Atabaque
Appelé aussi ilu. D'origine africaine et traditionnellement joué dans le candomblé (religion afro-brésilienne), Où il se présente par trois: le rum, le rum pi et le lê.
Cet instrument de percussion fait son apparition dans la capoeira dans les années 1960. Il s'apparente à un long tambour de forme conique avec une peau de boeuf en son sommet. C'est directement un héritage africain qui a surgit au Brésil après la déportation tout comme le Ka dans le Gwoka en Guadeloupe par exemple.
Aú
Mouvement d'agilité qui consiste à faire un déplacement la tête en bas et les jambes en l'air. Exemple: une roue, en gymnastique. Le A représentant les bras et la tête et le U les jambes.
Axé
(Energie). Appelé aussi energia ou dendê. Les Capoeiristes portent beaucoup d'importance à l'énergie. Pour certains, l'énergie leur permet d'atteindre un niveau de transe difficilement explicable.
Banguela
Rythme de la capoeira regional, créer par Mestre Bimba afin de permettre à ses capoeiristes d'avoir un jeu moins objectif, plus lent et proche du sol. Afin que ceux ci puissent jouer sans difficulté avec les angoleiros (pratiquant de capoeira de style Angola). Il est à noter aussi que la Benguela est un toque et jeu différent car créer et popularisé par Mestre Camisa du groupe Abada capoeira.
Batería
(L' orchestre ou la batterie). Représente l'ensemble des instruments traditionnels qui orchestrent la ronde de Capoeira. Elle est composée d'un à trois berimbaus, un ou deux pandeiros, un atabaque, et parfois peuvent se rajouter un agogô et un reco-reco. La batería lance les chants et les capoeiristes répondent aux choeurs. En capoeira Regional on parle plus souvent de charanga.
Batizado
(Baptême). Même s'il ne l'est pas, au même principe qu'un baptême religieux, il officialise l'entrée d'un élève dans la Capoeira. Lors de cet évènement, l'élève, à la fin de sa première année, se voit remettre sa première graduation (corde) et joue, pour la première fois, dans une roda avec des Mestres. Les élèves déjà baptisés, eux, passeront ou pas une nouvelle graduation si leur investissement et leur travail a été validé par leur professeur. C'est aussi l'occasion pour les capoeiristes du monde entier de se retrouver autour de stages et entraînements collectifs dispensés par des Mestres.
Bênção
(Bénédiction) Appelée aussi chapa de frente (plaque de face). Coup de pied direct qui par un mouvement de déploiement de la jambe partant du thorax, sert à pousser ou frapper l'adversaire via la plante du pied.
Berimbau
Cet instrument à cordes frappées tire son origine des peuples Kambas d'Afrique. Il existe 4 types de berimbaus : Birimbao (guimbarde portugaise), Berimbau-de-boca (utilisant la bouche maintenant disparu), Berimbau-de-bacia (utilisant deux bassines ou jerrricans), et Berimbau-de-barriga (joué avec le ventre). Ce dernier est composé d'un biriba (le bâton en bois courbé d'environ 1,5m de long), l'arame ou corda (corde métallique), la cabaça ou coité (calebasse sêche, évidée et ouverte), la baqueta ou vareta (bâton servant à frapper la corde), le dobrão, vintem, dobrão ou pedra (pièce de monnaie en métal ou une pierre), caxixí (hochet de paille à fond de calebasse). Dans la roda, on retrouve de un à trois berimbaus. Le plus gradé dirigeant la roda via le gunga ou berra-boi (la plus grosse callebasse - son grave), suivi de la medio (son et taille moyenne) et la viola ou violinha (la plus aigüe), généralement soliste.
Cabeçada
(Coup de tête). Cette attaque se porte généralement dans l'abdomen, le nez ou le menton. Elle part de n'importe quelle position et bien souvent de manière sournoise. Celui qui maîtrise bien cette technique est qualifié dans les roda de cabeçeiro.
Caxixi
Hochet tressé rempli de graines, utilisé par le joueur de berimbau. Comparé dans l'imaginaire à la queue du serpent à sonnette.
Chamada
(Appel). Très présente dans la capoeira Angola, il en existe plusieurs. Elle se traduit par l'allégorie de la vie par le capoeiriste. C'est un mouvement stratégique qui consiste à inviter son partenaire à s'approcher ou baisser sa garde pour établir un nouveau dialogue. Elle peut être réalisée pour tester l'autre, pour diversifier le jeu, pour faire la paix après un épisode violent, pour se reposer ou tout simplement pour continuer le dialogue en partant sur une nouvelle base.
Charanga
(Petit orchestre). Litéralement cela représente tout type de petit orchestre pour un boeuf au forro, en samba ou autre... Dans la capoeira Régional de Mestre Bimba, elle est représenté par un berimbau central et deux pandeiros de part et d'autre. Ils sont accompagné de chants et palmas (mains qui tapent en rythme) pour animer les jogos. Il n' y a pas d'atabaque, reco reco ou agogo comme dans la "bateria" de capoeira Angola. Celui qui maîtrise ce type d'orchestre s'appelle le charangueiro.
Chula
Chant qui suit une ladahina et se terminant souvent par "Iê ! Viva ... camarâ"
Cocorinha
(Petit accroupissement). Esquive, ce mouvement de défense de part sa simplicité, est souvent utilisée par les enfants.
Corrido
(Course). Chants composés de couplets très courts (une à deux phrases) soit directement répétées par les choeurs soit suivi de choeurs tous aussi brefs. On retrouve généralement ce type de chant dans des jeux rapides.
Esquiva
(Esquive). Mouvement de défense. Permettant d'éviter une attaque, de continuer le jeu ou alors de remiser une attaque en contre. La maîtrise de l'esquive est essentielle dans le jeu du capoeiriste.
Finta
(Feinte). Le capoeirstes durant un Jogo (jeu) offensif utilise souvent de nombreuses feintes. C'est un jeu d'échec et de stratégie permanent où, on tente de l'endormir, le provoquer et cherchons le moment opportun, la brèche pourmarquer l'attaque, le toucher, faire tomber.
Floreio
(Ornement). Mouvement esthétique, principalement effectué pour embellir le jeu mais bien souvent aussi pour détourner l'attention. Ils peuvent être d'ordre acrobatique ou juste esthétique.
Galopante
(Gifle). Attaque de la main, claque.
Ginga
(Jeu de jambes). Apparentée au balancé du navire ou la démarche d'un homme ivre, elle représente le mouvement de balancé du Capoeiriste. Démarrant par la base (position de marche accentuée), elle passe par la cadeira (chaise) c'est à dire les pieds un peu écarté et les jambes flêchis et pour finir par une position de base inversée. On dit souvent que c'est la signature du capoeiriste.
Graduado
(Gradé ou diplômé). Cette graduation est celle qui introduit l'élève dans la seconde phase d'évolution de son parcours et précède celle de Instructor (instructeur).
Des Mestres s'accordent à dire qu'à partir de ce grade on est vraiment capoeiriste.
Instrutor
(Instructeur). Appelé aussi Monitor (moniteur). Cette graduation est celle qui suit celle de graduado (gradé ou diplômé) et précède celle de Professor (professeur).
Ladainha
(Litanie). A l'origine ce sont des chants à caractère religieux. En capoeira Angola elle annonce le début de la roda et le chanteur (cantor) parle d'une hisoire, adecdote sur la capoeira, sa vie ou sur le moment... C'est un moment important où les capoeiriste se concentrent et écoutent attentivement avant de jouer.
Maculelê
Danse, associée à la Capoeira, s'effectuant avec des bâtons (grimas). A l'origine, elle était pratiquée avec des machettes, en hommage aux coupeurs de canne à sucre. Il existe de nombreuses histoires et légende sur cette danse.
Malandragem
Fin, débrouillard, ingénieux, malin, qui connait l'art de la rue. C'est aussi l’art d’être «voyou», c’est-à-dire de provoquer l’adversaire, lui faire des feintes. Désigne un style de vie de paresse, de rapidité et de petite criminalité - traditionnellement célébré dans les paroles de samba , notamment celles de Noel Rosa et Bezerra Da Silva. L'exposant de ce style de vie, le malandro ou "mauvais garçon" (voyou, arnaqueur, coquin, scélérat), est devenu important pour l'identité nationale brésilienne en tant que héros folklorique ou plutôt anti-héros. Il est courant dans la littérature brésilienne, le cinéma brésilien, la musique brésilienne et la capoeira. La malandragem était le quotidien de bien des capoeiristes du fait de leurs conditions sociales d'existence au Brésil après l'abolition de l'esclavage. Cependant, plusieurs personnalités et Mestre de capoeira nuancent en précisant que ce n'est pas un homme pauvre bien au contraire. Un malandro n'est pas un mendiant, mais plutôt un style de vie voire une culture. Dans une célèbre chanson de capoeira le thème de la malandragem est abordé, voici un passage: "...Me diga quem é brasileiro, que não tem um pouco de malandro, malandragem..." traduction: (...Dites moi qui est brésilien, qui n'a pas un peu de ...finesse..., malandragem..."
Bezerra da Silva dans la chanson "malandro é malandro mané é mané" dit- "malandro é o cara que sabe das coisas" : le malandro c'est le type pas bêtes du tout (dans la traduction littérale, c'est "quelqu'un qui connaît les choses" l'imprécision de cette expression va parfaitement bien avec la façon de parler d'un vrai malandro.)
Malícia
(Malice). En capoeira c'est un concept typiquement brésilien difficile à définir: malice, ruse, astuces et feintes destinées à tromper l’adversaire. Il est différent mais se rapproche et se confond quelques fois avec la mandinga, ou la malandragem.
Mandinga
Terme proche de la malice. Il représente la ruse presque magique qui envoute le capoeiriste. Celui qui pratique la mandiga est appelé "mandingueiro".
Il est à noté qu'historiquement mandinga ou mandingueiro viennent de "Mandingue" peuple Mandé d'Afrique de l'ouest
Marinheiro
(Marin). La capoeira a une grande histoire commune avec le monde marin, les bateaux, les docks... d'où la présence de ce mot dans de nombreuses chansons..
Martelo
(Marteau). Coup de pied direct visant à frapper au corps ou au visage avec le dos du pied. Comme tous les coups de pieds directs, il se décompose par une phase d'amorçage, un déploiement en vue de percuter l'adversaire et d'une phase de désengagement pour un retour en base.
Meia lua
(Demi lune). Coup de pied circulaire traçant un demi arc de cercle vers l'avant. Même s'il en existe d'autres on retrouve principalement deux types de meia lua: - de frente (de face), coup de pied d'appel au jeu - de compasso (de compas) ou appelé aussi rabo-de-arraia (queue de raie), coup extrêmement puissant partant du sol via un enroulement à l'intérieur des jambes et visant à frapper son adversaire avec le talon.
Mestre
(Maître). Plus haut titre honorifique du Capoeiriste. Après plusieurs années de pratique, le Capoeiriste se voit reconnu comme mestre par ses paires.
Negativa
(Négatif). Cette position est presque similaire à la position de base de la Ginga mais effectuée au sol. À contrario, la jambe de devant sera légèrement tendue et celle de derrière complétement pliée afin que l'on puisse s'y assoir.
Pandeiro
(Tambourin). Cet instrument est une percussion souvent utilisée dans les groupes folkloriques brésiliens. On le retrouve généralement sous forme cylindrique mais aussi quadrangulaire orné d'une à deux rangées de petites cymbales et d'une fine peau de type naturelle ou synthétique. Il est à noter aussi que le pandeiro quadrangulaire porte plutôt le nom d'Adufe.
Pisão
(Piétinement). Coup pied direct liant le martelo (pour la latéralité) et bênção (pour le déploiement) qui a pour principe d'écraser le ventre de l'adversaire avec une frappe latérale. Le coup peut être porté au corps ou au visage. Ce coup de pied peut aussi être appelé Chapa.
Professor
(Professeur). Ce titre précède celui de Contramestre (ou Mestrando) qui sont juste avant celui de Mestre (Maître). Il vient aussi à la suite du titre d' Instructor (instructeur), Monitor (moniteur). Ces différentes appélations peuvent variées en fonction de l'école de capoeira (ou groupe) dans lequel on pratique.
Quadra
(Quatrain). Chant composé de quatre vers. De source poétique, il conte diverses histoires et se termine par un appel au choeur (soit par "camara", soit par "camaradinha" (petit camarade) soit par "arundé", ou encore par " Iêê").
Queixada
(Coup au menton). Coup de pied circulaire partant d'une esquiva de trás (esquive de l'arrière) puis en ramenant le pied arrière croisé derrière le pied avant, on effectue un déploiement circulaire de la jambe avant vers l'extérieur pour finir en base.
Quilombo
Village autonome où se réfugiaient des esclaves en fuite. Le plus connu était le "Quilombo dos Palmares".
Rasteira
Croche pied, attaque de capoeira très utilisé et permettant de déséquilibrer l'autre en lui tirant ou fauchant la jambe.
Reco-reco
Appelé aussi caracaxá ou querequexé. cet instrument de percussion est de la famille des idiophones grattés ou raclés. Il se compose généralement d'un corps en bois, en gourde ou en métal rainuré que l'on gratte avec une baguette en bois ou métallique. Il est aussi employé dans les batucadas et le pagode.
Regional
Créé dans les années 1930 par Mestre Bimba (Manuel dos Reis Machado). Ce type de Capoeira a pour singularité d'être la première à professionnaliser la Capoeira par des entraînements codifiés, dans une salle dédiée. Pour être sûr de ne pas être refusé Mestre Bimba préféra l'appelé Luta regional baiana plutôt que capoeira regional car cette pratique sortait à peine d'une période de persécution violente.
Roda
(Ronde). En référence au cercle que forme les capoeiristes afin de pratiquer leur jeux en binôme. Elle est composée de la batería (musiciens) et des Capoeiristes. Garder un espace fermé permet de conserver la circulation de l'énergie et l'améliore. Longtemps prohibées, ces rondes de Capoeira étaient masquées par les Capoeiristes, à l'arrivée de la police. Cela s'effectuait par un changement de rythme transformant la lutte en danse (samba de roda).
Rolé
(Sortie enroulée). Déplacement au sol dont l'exécution est similaire à celui d'un AU, à la différence que les pieds ne décollent pas du sol.
Samba de roda
Danse brésilienne, associée à la Capoeira, rythmée par les instruments de la ronde. A l'origine, cette danse servait aussi à masquer la pratique de la Capoeira dans les rondes, à l'époque de sa prohibition, lors de l'arrivée de la police.
São Bento
(Saint Benoît). Hommage au Pape Benoît XVI dît "Protecteur" des Capoeiristes.
Senzala
Quartier, habitation des esclaves qui travaillaient dans les plantations de canne à sucre.
Toque
Rythme joué par les musiciens de la roda. Il existe plusieurs toques pour chaque instrument. Chacun défini un jeu différent ou un évènement spécifique (hommage, alerte, danse, objectif...)
Volta do mundo
(Tour du monde). Terme utilisé dans la roda lorsque les joueurs font un ou plusieurs tours.
Zumbi
Personnage dont les exploits pour défendre le Quilombo dos Palmares face à l’armée portugaise en ont fait un héros du peuple noir.